Uzemain est une petite commune située dans le département des Vosges. Elle n'est pas dans la montagne, mais dans sur le plateau gréseux se trouvant au centre du département, appelé La Vôge. Le village est traversé par le Côney, une petite rivière très charmante, se jetant dans la Saône. Uzemain est situé à 15km à peine d'Epinal, et pourtant le village est perdu au milieu des champs et des bois. Il fait partie du canton Xertigny.
Une des particularités du village est d'avoir sa population complétement dispersée dans de nombreux hameaux. Déjà, en 1709, la population se repartissait de cette façon:
-La Rüe d'Uzemain: 11 maisons sans la curiale.
-Uzemain: 19 maisons
-Clairgoutte: 3 maisons
-Naymont: 20 maisons
-Brenneconne: 1 maison
-Thielouze: 11 maisons
-Menomenil: 6 maisons
-La Forge: 5 maisons.
La première mention du village d'Uzemain date du XIIIe siècle, où l'on parle des Forges. Pourtant, dès le XIe siècle, on parle de Thiélouze, et on a retrouvé les preuves d'une occupation de ce territoire dès l'Empire Romain (IIIe siècle), grâce aux vestiges gallo-romains découverts le long du Côney.
Uzemain, dès 840, fera partie de la Lotharingie, puis du Duché de Lorraine, jusqu'à son rattachement à la France suite à la mort du Duc Stanislas en 1766. A ce titre, le village subira les même désolations que le Duché au cours du XVIIe siècle. Cette époque a été un véritable calvaire pour la Lorraine, coincée entre le Saint-Empire Germanique et le Royaume de France, qui grignotait petit à petit son territoire.
La Guerre de Trente Ans a complétement ravagé le Duché. D'abord, par l'arrivée des soldats suédois de Gustave-Adolphe, qui ont littéralement dévasté la Lorraine, au début des années 1630. Pillages, viols, exécutions... Les Suédois laissèrent une empreinte terrible dans la mémoire lorraine. Surtout qu'au même moment, la peste devastait la région. Puis en 1633, le Roi de France Louis XIII, opposé au Duc Charles, occupa la Lorraine, détruisant les châteaux et imposant les habitants de très fortes taxes. La plupart des villages, brûlés, pillés, s'étaient vidés; les quelques habitants survivants se cachaient désormais au fond des forêts, comme des loups, retournant aux plus sombres heures du Moyen-Age. Il faudra des dizaines d'années pour que la Lorraine retrouve la prospérité. Les Ducs ne rentreront à Nancy qu'en 1697.
Uzemain n'échappa pas à cette hécatombe. Le village perdit plus de 40% de sa population! (ce qui reste faible par rapport au 70% de perte dans la population d'Epinal.) En 1642, la peste frappait la région de Xertigny. Heureusement, avec la fin de la guerre et de l'occupation française, la vie du village reprit son cours. Le Duc Léopold autorisa en 1698 la création d'une Forge à Uzemain, qui contribua à l'aggrandissement du village et de sa population au cours des XVIIIe et XIXe siècle. D'ailleurs, au XVIIIe siècle, beaucoup de bébés nés à Uzemain furent prénommés Léopold.
Comme tout le Duché, Uzemain passa en territoire français en 1766. Cela se fit sans douleur. La Forge devint "Forge royale". A la Révolution, le village fut divisé en deux communes: Uzemain-les-Forges et Uzemain-la-Rüe. Il faudra attendre 1839 pour que le village soit réunifié. Et a partir de cette date, Uzemain connut une grande période de prospérité, grâce aux Forges, qui s'étaient beaucoup développé avec l'invention du chemin de fer (les forges produisant beaucoup de métal.). Dans les années 1860, l'église fut rénovée et embellie. Puis, au début de la IIIe République, un grand édifice Mairie-Ecole-PTT fut construit (bien que chaque hameau possédat sa propre école). C'est à la fin du XIXe siècle, avec l'exode rural, que le village commença à décliner.
bravo pour votre site
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerGrâce à vous, j'ai fait connaissance de la ville d'Uzemain, ville de mes ancêtres. Vous parlez de Blaise Poirot, n'avait-il pas une épouse portant le nom de Françoise Sachot, fille de Vincent Sachot °en 1624 à Uzemain? Bravo pour votre site et merci. Monique Widmann
Bonjour,
SupprimerMerci pour votre commentaire! En effet, il était marié à Françoise SACHOT. Mais je n'ai pu retrouvé que son acte de sépulture, daté du 16 décembre 1714.
David