Transcription du décès de Dëvoille Jean-Claude / AD 70
Décidément, mes ancêtres de Haute-Saône feront tout pour me surprendre. Après avoir découvert un ancien médaillé de Sainte-Hélène (c'est à dire ancien soldat de la Révolution et de l'Empire toujours vivant en 1857), me voici face à un Soldat de l'An II mort... pendant l'An II.
Jean-Claude DËVOILLE, mon Sosa n°892, naît dans le village franc-comtois de Corbenay le 5 août 1759. Il se marie à l'âge de 25 ans, en 1784, avec une fille de son village. Ils ont d'abord trois enfants, dont aucun ne survit. Puis vient la Révolution. La vie change-t-elle pour le couple? Je ne sais pas. Je sais juste qu'ils ont un petit garçon en octobre 1791, nommé François. Celui-ci survit. Mais il n'est encore qu'un nouveau-né que son père doit partir à la guerre: La République l'appelle.
Malheureusement pour lui, il est envoyé dans les combats face aux Chouans dans la Guerre de Vendée. Je n'ai pas encore réussi à retracer son parcours, je sais juste qu'il est mort à l'Hôpital militaire Saint-Nicolas de Fougères, en Bretagne, le 12 pluviôse an II (31 janvier 1794). La situation de Fougères à cette époque devait être très violente: quelques semaines après sa mort, je trouve dans les registres de l'hôpital l'histoire d'un groupe de 5 ou 6 personnes tués sur les routes par "une bande de Brigands", les Chouans. Et tout le registre est parsemé de ce genre d'histoire, en plus des soldats morts loin de chez eux. Un lien? Quelques mois plus tôt, en novembre 1793 eu lieu la Bataille de Fougères, qui se termina par la victoire des Vendéens.
Sur cet acte de décès, on apprend que Claude Desvoiles (sic) était fusilier au 6ème Régiment d'Infanterie, Compagnie de Quetelle. Avant la Révolution, ce Régiment s'appelait le Régiment d'Armagnac. Son uniforme était blanc et bleu. Pourtant, Jean-Claude Dëvoille venait d'une région opposée à l'Armagnac. Comment a-t-il atterri dans ce régiment? Quelle était la vie d'un fusilier? Comment était composée et quelle est l'histoire de la Compagnie de Quetelle? Beaucoup de recherches à faire pour répondre à ces questions.
En tout cas, Jean-Claude est mort. Il était rentré à l'hôpital 8 jours plus tôt, le 4 pluviôse. De maladie ou à cause d'une blessure? Son acte de décès ne sera retranscrit dans sa commune de naissance que le 15 frimaire an VII, soit près de 5 ans plus tard. Est-ce à cause des lenteurs de l'administration? Sa jeune veuve a-t-elle été prévenue avant? Elle se remariera et ne meurt qu'en 1832.
Jean-Claude DËVOILLE n'avait que 34 ans. Il est mort pour la République. Il était volontaire, il croyait peut-être à ces nouvelles idées de Liberté et d'Égalité. Il ne me reste qu'à retracer son parcours à travers les archives de la période révolutionnaire.
La République nous appelle,
Sachons vaincre, ou sachons périr.
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
Le Chant du Départ, 1794.
Sources:
Une épopée intéressante, qui nous montre une fois de plus la dure vie de nos ancêtres.
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