

Bienvenue sur mon Blog, consacré à ma Généalogie, mais pas que! En plus des articles sur mes ancêtres, j'essaie de rapporter également des conseils, des choses insolites découvertes dans les registres, etc. N'hésitez pas à laisser un commentaire!
Corbenay (70) / (c) Google Earth
La longue rue débouchant sur l'église
Mais la Révolution approche. François BIGEY a 18 ans en 1792, en pleine épopée révolutionnaire. Il a l'âge idéal pour partir combattre défendre les idées nouvelles. Et c'est d'ailleurs ce qu'il fait. Jusqu'à l'an V, il fait partie du 12ème Bataillon de Volontaires Nationaux de la Haute-Saône. Formé en septembre 1792, ce bataillon est integré à l'Armée du Rhin, et participe à la prise de Mayence en octobre 1792. Devant cet héroïque fait d'armes, le Bataillon obtient le promesse de ne pas servir contre l'étranger pendant un an. C'est ainsi qu'en 1793/1794, le bataillon, majoritairement composé le Haut-Saônois, se retrouve à "pacifier" la Vendée.
François BIGEY a participé à ces évenements. Pour la grande histoire, c'est la Guerre de Vendée. Pour la petite histoire, 4 hommes du 12ème Bataillon meurent à l'hôpital aux Sables d'Olonnes durant l'an V, le plus souvent de maladie. Combien sont morts durant les terribles combats qui ravagèrent cette région? En tout cas, notre François s'en sort. Et heureusement, car au pays, une fiancée l'attend...
Acte de naissance de Marie Bigey / (c) AD 70
François n'est pas encore marié. Le mariage est prévu pour son retour de l'armée. Sa fiancée s'appelle Marie Françoise PARIS, et le mariage est organisé pour le 24 nivôse de l'an V (13 janvier 1797). Seulement, la future mariée est enceinte jusqu'aux dents, et elle donne naissance à une petite fille 2 semaines avant le mariage! Le père est toujours soldat en Vendée, c'est sa grand-mère qui vient déclarer la petite. Ainsi, François a eu un beau cadeau en rentrant chez lui! Lors du mariage deux semaines plus tard, il "déclare et affirme qu'il est l'auteur de la dite fille et promet de lui donner tous les soins et éducation de paternité" (sic)
Après ce petit épisode révolutionnaire, François, devenu homme marié et père de famille, se calme. Il devient agriculteur, et au fil des années, lui et sa femme agrandissent la famille: au total, 13 enfants, dont seulement 5 atteindront l'âge adulte. La dernière naissance date de 1823. François et sa femme Marie Françoise éleveront les enfants survivants jusqu'à la mort de celle-ci, en juin 1834, après 38 années de mariage. François a déjà 59 ans, ses enfants sont déjà mariés et partis, et pourtant, il se remarie aussitôt avec une femme qui aurait pu être sa fille: elle s'appelle Marie-Thérèse BARRET, et le mariage a lieu en septembre, 3 mois seulement après la mort de sa première femme!
À ma connaissance, le nouveau couple n'a pas d'enfants. Les années passent, le couple vieillit. En 1844, ils fêtent leur dix ans de mariage. En 1852, Marie-Thérèse, qui avait pourtant 20 ans de moins que François, meurt la première: il est veuf pour la seconde fois, à l'âge de 77 ans.
Entre temps, après plusieurs régimes politiques, le Second Empire s'est mis en place. Sa Majesté l'Empereur Napoléon III, dans le but de légitimiser son régime, fait tout pour glorifier le passé napoléonien du pays. C'est ainsi qu'en 1857, l'Empereur instaure la Médaille de Sainte-Hélène, déstinée à décorer tous les anciens soldats ayant servi entre 1792 et 1815, et toujours en vie en 1857. À cette date, François Bigey, ancien soldat de l'An II, a 83 ans. Il a donc tous les critères pour recevoir la fameuse médaille, qui sera donnée à près de 405.000 anciens combattants.
Médaille de Sainte-Hélène / (c) Ebay
Pour savoir si une personne a reçu cette médaille, il existe un très bon site sur les Médaillés de Sainte-Hélène. Malheureusement, les archives de la Haute-Saône n'ont pas encore été analysées, et François BIGEY ne figure pas dans la base... Mais il avait tous les critères requis pour l'obtention de cette médaille.
François BIGEY est mort le 3 décembre 1862 dans son village de Corbenay, à l'âge de 88 ans, 2 mois et 7 jours. Il est de ce fait mon nouveau Doyen. Pour l'anecdote, le cadet de ma généalogie (mon ancêtre ayant vécu le moins longtemps), était aussi originaire de Corbenay: à lire ici.
- Sources:
P.S.: En cette semaine de 14 juillet, cette histoire révolutionnaire tombe parfaitement bien. Un petit hommage aux Soldats de l'An II, pour le 222ème anniversaire de la Prise de la Bastille.
Décidémment, mes ancêtres n'étaient pas des acrobates! Après la mort de Jean-François ALLAIS (n° Sosa 340), couvreur de 68 ans dans la Manche, et mort en tombant d'un toit en 1823, voici celle de Joseph POUR (n° Sosa 366), mort dans les Vosges à 54 ans... en tombant d'un sapin!
Vexaincourt est l'une des communes les plus boisées de France. 94% de son territoire est recouvert d'une épaisse forêt de sapins. Le village culmine en plus à près de 400m d'altitude. L'acte de sépulture précise que Joseph POUR est mort au Bois de France. En 1791, Luvigny, et donc Vexaincourt, était intégré dans la Principauté de Salm-Salm, un petit territoire de 240km² enclavé en France, dont Voltaire disait "qu'il ne fallait pas plus d'une journée à un escargot pour en faire le tour"! La Principauté a été rattachée à la France par les révolutionnaires en janvier 1793. C'est sans doute à ce moment que le Bois de France a changé de nom, car je ne l'ai pas retrouvé sur les cartes IGN.
Lac de la Maix / (c) Google Earth
Pourquoi un bébé né en 1780 porte-t-il le prénom d'un saint pratiquement inconnu mort presque cinq siècles plus tôt? Ce saint était protecteur des nouveaux-nés. Oui, mais il était loin d'être le seul. Par exemple, en Lorraine, lieu de ce baptême, le saint-patron de la région, Saint Nicolas, était aussi protecteur des enfants. Et il était beaucoup plus connu.
Une autre raison s'impose. Saint Nicolas de Tolentino est mort le 10 septembre 1305. En 1446, le Pape Eugène IV canonise ce saint, et le 10 septembre devient le jour de sa fête. Or le bébé dont on parle est né le 10 septembre 1780. Ses parents lui ont donc donné le prénom d'un des saints du jour. Aujourd'hui, ce sont les Inès qui sont fêtées le 10 septembre.
Pour la petite histoire, notre Nicolas de Tolentaine est mort le 3 mars 1787, à l'âge de 6 ans seulement.
Heureusement, j'ai quand même fini par retrouver son acte de décès. Le 4 février 1815 à Fresse-sur-Moselle, dans une vallée au coeur de la montagne vosgienne. Voici cet acte:
Outre le fait d'y apprendre son âge (68 ans, ce qui n'est pas mal!), le rédacteur précise qu'elle est "originaire de la commune d'Odre, département du Haut-Rhin". Curieux de découvrir un nouveau village, je vais sur Wikipédia, pour y trouver la liste des communes du Haut-Rhin. Malheureusement, je ne trouve pas le village d'Odre. Le plus proche se rapportant est Oderen, dans l'arrondissement de Thann. Pas de doute, il s'agit bien de la bonne ville: Oderen se trouve sur le versant alsacien des Vosges, à 23km seulement de Fresse, où est morte Marie Anne. De plus, dans son passé, avant d'appartenir à la région Alsace, Oderen dépendait des chanoinesses de Remiremont, comme Fresse, avant de glisser sous le contrôle de l'abbaye alsacienne de Murbach et des Habsbourg...
M'attendent désormais des recherches en Alsace... ce qui ne sera pas facile, étant donné que beaucoup de registres sont en latin, voire pire, en alsacien... Malheureusement, les Archives du Haut-Rhin n'ont mis en ligne que les registres d'état-civil, postérieurs à la Révolution. Or, Marie Anne Houque est née vers 1747... Je vais donc devoir mettre un peu de côté cette branche alsacienne.
Toujours selon Wikipedia, le village d'Oderen, bourg le plus peuplé de son baillage au XVIème sièvle, a été complétement ravagé pendant la Guerre de Trente Ans (1618-1648). Il a été repeuplé ensuite par des familles suisses et bavaroises. Alors, cette branche donnant sur Oderen va-t-elle déboucher sur une famille d'immigrés bavarois? C'est encore trop tôt pour le dire, mais ce serait une belle aventure!